Accepter de ne pas savoir

Pour peu qu’on regarde par le petit bout de la lorgnette, on pourrait se dire que depuis quelque temps nos vies ne sont plus qu’irrésolution, versatilité, équivoque, oscillation, tremblements.

Et pourtant.

Et pourtant du point de vue de la pratique méditative, un ciel perpétuellement sans nuage, ça n’existe pas.

On a pas attendu les multiplications de variants pour être confronté à l’incertitude de ne pas savoir.

Se sentir suspendu à un diagnostic d’un médecin. Se morfondre en espérant des résultats d’examen. Cela a toujours été la source d’un grand stress.

Mais plutôt que de subir, on peut voir dans l’inconstance de l’environnement qui nous entoure une force, une source inépuisable d’occasion de pratiquer le calme mental.

Car l’un des enseignements de la méditation est d’accepter l’incertitude. Et même plus, de reconnaître que cet état un peu flottant est en réalité un interstice intéressant que nous devrions cultiver à notre avantage.

Car, primo, demeurer dans le non-savoir nous permet de nous concentrer uniquement sur ce qui est face à soi : le présent.

Pour ne pas alimenter des pensées qui seront de toute façon assez éloignées de ce qui adviendra dans le futur.

Et secundo, “ne-pas-savoir”, c’est s’entraîner à suspendre notre jugement. S’exercer à appuyer sur pause et prendre de la distance vis-à-vis des pensées qui nous traversent. S’habituer à ne pas trop croire à nos opinions trop bien ancrées et à ne pas d’emblée disqualifier celles des autres. En un mot, accepter de ne pas savoir, c’est s’offrir de l’espace mental. Cela ne veut pas dire que l’on ne sait pas. Mais plutôt qu’on n’est pas limité par ce que l’on sait.

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